Extrait du Texte de Brad Feuerhelm à propos des Vagues | AMERICAN SUBURB X
Elise Toïde captures moments of intimate stillness in the restless chaos of events.
Her gaze seems to escape conventional situations, finding the beautiful introspection of suspended times.
Elise's images are memories of ephemeral feelings translated into a visual language: dramatic, poetic, delicate words on photographic film. She patiently waits, like a thinker who silently watches the flow of thoughts in searching of an idea, until something like an epiphany breaks through the situation revealing the shade of an hidden emotion. The soul of the subject is now vulnerable to her lens, which glimpses into this private dimension catching its secrets.
Her images immortalize small details which otherwise would have been unnoticed, like in paintings. Indeed, Elise's passion for drawing with charcoals gave birth to the contrasts and grains of her photography, while the graphic shapes are rooted in her studies of architecture.
As an artist, she is completely plunged into reality, she is not interested in building a parallel imaginary world through her pictures, yet a part of her is floating, as it was not belonging to this universe and right for this reason it owns the possibility of portraying it. This attraction for emptiness, which conceptually reminds of Edward Hopper's art, may be liked to her childhood spent in the open landscapes of South of France.
Although her images are mainly shot in crowded big cities, she seems to long for a certain softness in the roughness of the frames. Photography is indissoluble to Elise's personality as it is her own way to possess reality according to her discrete presence, looking at the accidents of contemporary life in a deeper and highly personal way.
Texte de Cecilia Musmeci | LE PARADOX
I know we all go on and on about the way the internet makes us boring, unable to communicate properly face to face, lazy and unsociable, but there are some great things about the interweb as well, such as being exposed to certain peoples work that you would have otherwise never seen. Artists being able to share their work online has opened up our awareness of talent and aesthetics more than ever. We are exposed to everything and everything is at our disposal, anytime of the day. The freedom of expression and the ability to share online is, yes, a new and overly saturated idea, but i still think if you use the internet as you should for your own cause, it really can be an inspirational, available platform to work from.
Freelance photographer Elise Toïdé is one of these people I have come across and loved their work on the internet. She lives and works in Paris, a place I have only visited a handful of times, where I assume thousands of talented people are living and working from. Had I been on the look out for certain people and works that resonated with me from the streets of Paris, I would have no doubt of missed Elise’s work, but on the trusty ol’ Facebook, I have been introduced to her beautiful, painterly photographs.
Through her images, you can get an idea of what kind of person Elise might be; considered, intuitive and intelligent. But I wanted to know more. Below is my interview with photographer Elise Toïdé exclusively for AnyOne,Girl. Enjoy!
Interview de Yasmine Ganley | ANYONE, GIRL
La photographe française Élise Toïdé nous offre une traversée de la Roumanie à travers son carnet de voyage sur les routes de campagnes de Bucarest à Sfântu Gheorghe en passant par le Danube.
Interview de Anouchka Crocqfer | MINT MAGAZINE
‘C’est la plage immense, les galets.
Les berges d’un étang, d’un lac.
Ce sont les corps changeants, les cœurs émus.
La maladresse fragile des flamants roses, un cheval dans une rue.
La voilà la mémoire des instants minuscules, si grands qu’on imagine mal les oublier.
Un baiser peut-être ; des cousines, des cousins.
Des méduses sur les plages, la tristesse de se perdre de vue.
Avec un regard d’une acuité exceptionnelle, Élise Toïde s’empare de cette période si délicate, si instable de la post adolescence.
Tout dans Les vagues rappelle la fugacité, la fragilité de cet instant à cheval entre l’insouciante enfantine et la gravité adulte. Il n’est pas question dans ce livre de chroniquer les vestiges de cette période : moments de boire ou cigarettes fumées en cachette, écarts ou révoltes.
Non.
C’est une autre adolescence qu’évoque la photographe : celle des doutes, des joies, celle des amours infinies et des tristesses insondables.
Celle de la douce mélancolie d’une chanson un peu triste.
Alors, elle nous entraîne à sa suite en ces lieux que nous avons pu fréquenter, à la rencontre de ces émotions que nous avons pu connaître, frôler.
Élise Toïde fait ici œuvre d'enquêtrice de l'intime. Le temps passe, les jeux s'achèvent, les questionnements et les doutes naissent. Sentiment universel, reliques de nos histoires personnelles : nous nous sommes aussi ennuyés, nous avons contemplé les rosiers en fleur, les dernières lueurs du soleil sur la bâtisse.-- Les vagues est un livre dont il faut prendre le temps de s'imprégner. Peu à peu, la photographe, en témoin conscient d'une histoire achevée, nous fait plonger dans des remembrances. Et c'est, au-delà de la sensibilité extrême des images, la qualité de ce livre.
Parce que tout ici rappelle que nous fûmes adolescents.
Que nous éprouvâmes ces désarrois, ces questionnements, ces moments de latence.
Et qu'en reste-t-il ? Des impressions, des sensations qui parcourent l'âme au même titre que les photographies d'Élise Toïde nous touchent au plus profond de notre être. Ils ne sont pas si fréquents les ouvrages qui parlent ainsi, avec une telle pudeur, de cette période parfois si difficile, il serait donc bien malheureux de ne pas s'attarder longuement sur celui-ci.
Les vagues est un très beau livre, d'une puissance inouïe qui offre un espace de calme, un moment d'apesanteur.
Prenons le temps d'en suivre la douce mélancolie, d'en épouser le ressac.
Demain, peut-être, nous retournerons à nos trop vives vies d'adultes, oubliant le soleil sur nos peaux et les "je t'aime" murmurés.
Mais il restera Les vagues pour nous les rappeler.’
Texte à propos des Vagues | 9 Lives
‘Acts of observation
Acts of longing
Acts of subtle obsession
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Faces, fragments, a space as a repository for memory
Images and unspoken thoughts that speak of melancholy, for longing and for the left behind.
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Evening light illuminates a weathered building, the light is cast in patches like hazy spotlights bringing a film set to life. Yet, this is not some facade but a kind of relic stained by time but infusing the present.
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Cacti coil and writh like snakes, their needle-like thorns almost inviting to the touch.
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A passing group of jellyfish each one illuminated like a Chinese lantern their tendrils like the trails of fireflies.
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A female torsos, arms folded protective cloaked in a low musty light the air thick with suggestion.
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A head turned away, a gaze met and another deflected.
Part document part dream.
All things floating and nothing ever quite anchored.’
Texte de Alex Prior à propos des Vagues | Photobook Reviewer
‘On ne peut pas attraper la vie, le monde, le temps.
Mais l’on peut s’enchanter de ce qui passe, de ce qui nous transit, de ce qui nous émeut.
En ses images conçus à la fois comme des amorces de fiction, des conversations en cours et des tableaux muets, la photographe Elise Toïdé saisit des fragments de la vaste rêverie nous tenant lieu d’existence.
C’est très doux, très beau, plein de grâce et de désir sans drame.
La sensualité est l’une des portes d’accès à l’invisible, pour qui a le cœur ouvert, pour qui sait aimer.
Pas de prédation par l’objectif inquisiteur, mais un accueil, une écoute, une attention.
La poésie est une formule de reconnaissance préservant le mystère de ce qu’elle célèbre.
Tout commence avec un faon, puis une table inondée de lumière, puis des adolescents au bord d’un étang ou d’une rivière.
Elise Toïdé construit un monde flottant, un tissage d’algues humaines et animales, d’enfance et d’éternité.
Le cygne se métamorphose en dos de jeune fille à la plage, qui lui-même devient l’intérieur confortable d’une personne installée, disparue, évanouie, devenue la chouette effraie veillant lorsque tout dort et s’absente.
Polemos dirige le monde, oui, les anciens Grecs ne se trompent pas, mais entre les flaques de sang et la cruauté, il y a la finesse d’un visage, la fraîcheur d’un sous-bois, des corps de pudeur à la mer, un ciel rouge, la broderie d’un feu d’artifice.
Les jeunes personnes que photographie l’artiste possèdent une intériorité bouleversante, broc de faïence, sommeil de roses, espoirs de caresses aux pointes de stalactites.
Un loup se couche devant un être androgyne.
Le soleil ne brûle pas.
Tu m’offres une cigarette.
Tu te déshabilles te laves devant moi.
Tu ouvres des portes à chacun de tes pas.
Tu mourras, tu ne mourras pas, tu es la fumée d’un feu de broussailles.
Je te regarde comme un matin du monde.
Ange Leccia écrit : « Ce corpus argentique en plein déploiement expose une forme de mélancolie, d’introspection et d’états d’âme qui m’interpellent et me poussent à croire en la tâche d’Elise Toïdé, à sa responsabilité de photographe de continuer à nous montrer, à nous donner. »
Oui, Elise, continuez s’il vous plaît à nous donner, et nous transmettre vos Vagues, comme autrefois Virginia Woof ses flux de conscience.’
Texte de Fabien Ribéry à propos des Vagues | L’Intervalle
‘Il consacre le plaisir d’être ensemble ou seul dans ce hors-temps vécu comme une parenthèse salvatrice.
C’est la chance d’un pas de côté, d’un dérèglement des montres, d’un retour au pays natal des hautes herbes et des taillis.
Des barres d’immeubles et des envies de pique-nique.
De l’uniformité architecturale et de l’extravagance vestimentaire (...)
Il fera longtemps clair ce soir n’est pas une étude socio-ethnologique sur les habitants des parcs, animaux compris, mais un sentiment de démocratie possible, fragile.
Un parc pour sortir des parcs, avec et pour le peuple.
Pour s’y rencontrer, s’y perdre, s’y retrouver’
Extrait du Texte de Fabien Ribery à propos d’Il fera longtemps clair ce soir | L’Intervalle
2 Times features Paris-based photographer EliseToïdé a captivating talent regarded for her instinctual portraiture and personalized monochromatic perspective.
Developing an eye for detail as a documentary student at’New York’s ICP, Elise’s exploration of contrast spans private life, landscape and progressive fashion.
Citing filmmakers Jim Jarmusch and Wim Wenders as cinematic influences of her profession, Toïdé CV and enviable list of present clients includes collaborations with designers and creatives comprising Yohji Yamamoto and David Lynch - in addition to several group and solo exhibitions throughout North America and Europe.
Texte de Luke Anton | 2 TIMES
‘Pour son premier livre Elise Toïdé a choisi le parc des Guilands situé entre Montreuil et Bagnolet. Depuis 2013, début de cette série, l’horizon a changé, la nature s'est développée, les façades d'immeubles ont été rénovées pendant que la vue se densifie.(...)
Élise Toïdé s’absorbe “à connaître peu à peu un territoire et à en capturer les émotions éphémères, à la manière d’un portrait”. Cela imprime ses prises de vues frontales d’un “naturalisme poétique”. Deux mots que François Mauriac utilisait pour décrire les vers d’Anna de Noailles, ces “cris admirables d’une pythie sur un trépied” qui, en 1901, goûtait les ombres et guettait les carpes du parc Monceau. Monceau, Montreuil. Un siècle et une décennie. Un déplacement est-ouest dans Paris pour réunir les éblouissements de deux femmes qui retiennent les paysages où elles ont leurs habitudes. Et pourtant quelque chose est changé dans la vie.’
Extrait de la Préface de Magali Aubert d’Il fera longtemps clair ce soir
« Mon travail est intuitif. Lorsque je réalise un portrait, ou bien une histoire autour d’une personne, j’aime me promener avec elle. Apprendre à la connaître, à la photographier naturellement, dans un endroit qui nous convient. J’aime laisser les choses venir à moi », confie Élise Toïdé. Aujourd’hui installée à Montreuil, l’artiste a grandi dans le Sud de la France, et habité à Brooklyn – dont l’ambiance et les rues singulières la pousse à débuter la photographie. Shootant à l’argentique, elle aborde, à travers ses images, « les notions de mémoire, d’intime – notamment autour de l’adolescence. La mémoire des lieux, de l’enfance, l’empreinte des souvenirs réinventés, sujets à interprétation. Je cherche les liens entre mondes visibles et intérieurs. Mes images doivent rester comme des fantômes, des impressions, des sensations », précise-t-elle. Une recherche de la métamorphose, de la vulnérabilité retrouvée dans Saison Sèche, une série réalisée en plein été. « Il s’agit d’une histoire d’adolescente, qui se déroule pendant les grandes vacances, lorsque le temps est étiré. J’ai cherché à retranscrire le rapport au temps particulier de la jeunesse, celui de l’ennui, de l’absence. Des moments suspendus, de flottement », ajoute la photographe. Et dans cet univers léger, langoureux, il nous semble percevoir les dernières chaleurs estivales…
Texte de Lou Tsatsas | Fisheye Magazine